• La semaine passée, j'ai lu: 

    Je pense que vous commencez à le savoir maintenant... J'ai lu et adoré (!) Kafka sur le rivage du très grand Haruki Murakami. Pour moi, il s'agit de loin du meilleur roman de l'auteur que j'ai lu (j'en ai lu une dizaine jusqu'à maintenant), suivi de près par la trilogie 1Q84. La chronique est ici!  Et j'espère qu'elle vous donnera envie de découvrir cette pépite littéraire. 

    (Ok, maintenant j'arrête de radoter...)

    C'est lundi, que lisez-vous? [9]

     

    Cette semaine, je lis:

    Les années d'Annie Ernaux. Et pour le moment difficile de dire ce que j'en penserai... À suivre ! 

    C'est lundi, que lisez-vous? [9]

    Mes prochaines lectures:

     J'ai bien envie de reprendre mon challenge"tour du monde littéraire" que j'ai un peu abandonné... Du coup, je vais lire un auteur australien en décembre. Et ce sera probablement Kate Morton avec Les heures lointaines. Je ne connaissais pas du tout et ce n'est pas le genre de roman vers lequel je me tourne d'habitude, mais j'ai entendu une libraire en parler et ça m'a donné envie de découvrir ! 

    C'est lundi, que lisez-vous? [9]

     

    Belle semaine et belles lectures à tous ! 


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  • Kafka sur le rivage, d'Haruki Murakami: mon coup de coeur de 2014 !     Kafka sur le rivage, d'Haruki Murakami: mon coup de coeur de 2014 !

     

    Que dire... Plus j'avançais dans ce roman et plus je me demandais comment j'allais bien pouvoir vous en parler. Murakami est un auteur que j'aimais déjà beaucoup, mais je pense que c'est dans ce roman que l'on perçoit vraiment tout son art. Une merveilleuse découverte et clairement le plus beau livre lu en 2014 pour moi ! 

    Résumé

    Kafka Tamura, quinze ans, fuit sa maison de Tokyo pour échapper à la terrible prophétie que son père a prononcée contre lui. Nakata, vieil homme simple d'esprit, décide lui aussi de prendre la route, obéissant à un appel impérieux, attiré par une force qui le dépasse. Lancés dans une vaste odyssée, nos deux héros vont croiser en chemin des hommes et des chats, une mère maquerelle fantomatique et une prostituée férue de Hegel, des soldats perdus et un inquiétant colonel, des poissons tombant du ciel, et bien d'autres choses encore. Avant de voir leur destin converger inexorablement et de découvrir leur propre vérité.

    Chronique

    S'il fallait décrire ce livre en un mot, je dirais que c'est un roman enveloppant. Dès les premières pages, j'ai été emportée dans l'univers de Murakami et il est parvenu à me garder dans son navire - ou plutôt dans son OVNI -  jusqu'à la fin. J'ai été captivée et je n'avais pas du tout envie de quitter cet univers. Même lorsque vous posez le roman et reprenez le cours de vos activités, le roman vit en vous. 
    Et, comme Kafka et Nakata, vous flottez quelque part à la frontière entre réalité et fiction.

    Au début, l'histoire semble tout à fait réaliste; mais l'onirisme et le fantastique surgissent très vite dans la réalité et les frontières se brouillent entre rêve et réalité. La critique littéraire considère souvent que Murakami s'inscrit dans la lignée des auteurs du réalisme magique. Personnellement, je ne suis pas tout à fait convaincue. Sans doute parce que les codes et l'esthétisme de la littérature japonaise sont assez éloignés de ceux de la littérature hispano-américaine qui a vu naître ce mouvement littéraire. Également, parce que pour moi Murakami est un génie littéraire - n'ayons pas peur des mots - inclassable, avec un style très personnel et tellement inventif... Une imagination débordante et sans limites ! 

    Dans Kafka sur le rivage, comme dans l'oeuvre de Murakami en général, les frontières entre la réalité et le rêve ne sont jamais définies, tout comme les frontières entre les univers et les vies des personnages, dont les chemins se croisent et se décroisent. Ces personnages sont complexes, touchants et sensibles. Murakami nous les dépeint de manière à ce que l'on puisse s'attacher à chacun d'eux, pas uniquement aux deux personnages principaux. Les autres personnages ne sont pas des instruments presque transparents qui ne sont là que pour faire avancer l'histoire, ce sont des personnages entiers, consistants. Tout est travaillé chez Murakami: l'histoire, les personnages, l'univers... Ce qui donne un ensemble merveilleusement réussi.

    Très vite, l'univers de Murakami nous submerge et nous dépasse. C'est là que, comme Kafka sur le rivage - on comprend qu'il s'agit du rivage entre la réalité et le rêve - , nous devons choisir notre route: nous laisser porter par le roman, sans chercher à tout comprendre; ou s'accrocher à la réalité à tout prix et perdre la magie dans laquelle nous transporte Murakami. Toutes nos questions ne trouvent pas réponse. Pourtant, j'ai reposé le livre heureuse, enveloppée par cette magie, pour une fois sans vouloir à tout prix tout comprendre, tout rationaliser. Je pense que c'est un peu là le secret pour apprécier complètement ce roman: acceptez que l'auteur ne veuille pas répondre à toutes nos interrogations et laissez-vous emporter... 

    Finalement, il y a une question à laquelle j'ai bien envie d'avoir une réponse: quand Murakami aura-t-il enfin le prix Nobel de littérature qu'on nous promet depuis plusieurs années? 

    Envie de rejoindre Kafka sur son rivage?


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  • "Je connais peu d'expressions aussi fausses que "coup de foudre". L'amour soudain ne foudroie pas; il fait remonter à la surface."

    Didier Van Cauwelaert, L'éducation d'une fée

    La citation de la semaine [9]

    Les amoureux aux poireaux, Robert Doisneau, 1950


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  • Ca y est... On est en décembre *Jingle bells, jingle bells* et c'est donc le moment de faire le bilan des lectures du mois de novembre. 

     

    Novembre et ses aventures livresques (au chaud, sous un plaid)

     

    Le coup de cœur de ce mois est incontestablement attribué aux Tendres plaintes de Yoko Ogawa.  Ce n'est pas une découverte. En effet, j'ai lu quelques livres de l'auteure, qui se place dans le top 5 (voire 3) de mes auteurs préférés. Cependant, je suis toujours émerveillée par la poésie et la richesse de sa plume, la simplicité et l'onirisme des histoires et des univers dans lesquels elle emmène le lecteur... Une merveille ! Pour plus de détails, la chronique est ici !

    La belle découverte du mois de novembre est le roman Cantique des plaines de Nancy Huston. Il traînait dans ma PAL depuis quelques mois et je suis heureuse de l'en avoir sorti. L'auteure ne m'attirait pas plus que cela, mais j'en avais entendu tellement de bien... Je commence à comprendre pourquoi et compte bien découvrir d'autres de ses romans ! La chronique est par là !

    Novembre et ses aventures livresques (au chaud, sous un plaid)Novembre et ses aventures livresques (au chaud, sous un plaid)

     

    En novembre, j'ai également lu et apprécié L'homme qui voulait être heureux de Laurent Gounelle. La chronique est dans ce coin-là !

    Novembre et ses aventures livresques (au chaud, sous un plaid)

     

    Enfin, depuis une semaine, je suis plongée - et même immergée - dans la lecture de Kafka sur le rivage de Murakami et ce roman dépasse de loin mes espérances (qui étaient déjà bien hautes). Je ne sais pas comment je vais réussir à décrire cette lecture, mais je compte bien partager avec vous mon enthousiasme dès que j'aurai fini le livre. Murakami est définitivement - pour moi - un très très grand écrivain ! 

    Je vous souhaite un mois de décembre plein de bonheurs et de belles lectures !


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  • Mes rêves peuvent attendre, te disais-tu, sans te douter un instant à quel point tu disais juste - ah, ce qu'ils pouvaient attendre, tes rêves ! - s'il y avait une chose pour laquelle ils allaient s'avérer doués c'était l'attente, et ils auraient largement l'occasion de te le prouver au cours des décennies à venir. 

    Cantique des plaines, de Nancy Huston

    Résumé

    Quatre générations d'une famille d'immigrants, les Sterling, ont pris souche dans les plaines de l'Alberta (Canada), entre la fin du siècle passé et les années soixante de celui-ci.
    L'un d'entre eux, Paddon, a tout connu de leur existence. Mais quand commence ce roman, Paddon vient de mourir. Et c'est à ce grand-père adoré, fils de pionniers en terre indienne, que la narratrice, Paula, adresse un ample récit en forme d'adieu. L'enfance de Paddon, ses démêlés avec son père, son mariage avec la vertueuse Karen, ses déconvenues de chef de famille, ses déboires d'enseignant, son chimérique projet d'écrire un traité philosophique du temps, sa rencontre avec l'Indienne Miranda, amante prodigue qui le bouleverse en lui révélant enfin l'envers de la civilisation blanche et la vraie beauté du monde - tout ce qu'a vécu cet homme si magnifiquement, si exemplairement ordinaire est ici évoqué avec un lyrisme sans pareil.

    Chronique 

    Dès les premières pages, la qualité, la poésie et le lyrisme de la plume de Nancy Huston vous embarquent, vous submergent. La narratrice, Paula, raconte - et invente, imagine - la vie de son grand-père, Paddon, fils d'immigré anglais au Canada, en terre indienne, intellectuel frustré, écrivain raté, mari et père désillusionné; mais amant passionné pendant plus d'une décennie par une Indienne, femme entière et artiste qui lui révèle l'histoire douloureuse des Indiens, vue de l'autre côté du miroir.  

    Alors qu'elle était toute petite, Paula a promis à son grand-père d'écrire le livre qu'il n'a jamais pu écrire, un livre sur le temps qui était son grand rêve déçu.  Prisonnière de cette promesse tout au long de sa vie, c'est à la mort de Paddon que Paula s'en délivre en racontant son histoire, brodant autour des fragments de manuscrit de son grand-père. Le traité promis devient un long récit, un adieu, un deuil qui passe par les mots. Le récit est fragmenté et raconte l'histoire de cette famille d'immigrés, de leurs douleurs et de leur lutte pour trouver leur Eldorado, qui s'avérera bien moins rose que prévu. 

    Cependant, ce roman est aussi - surtout? - celui d'une histoire d'amour passionnelle entre Paddon - descendant de l'homme blanc venu coloniser les terres indiennes - et Miranda - fille des Indiens Blackfeet, dont les Blancs ont volé les terres et qui ont été rassemblés dans des réserves, privés de leurs traditions et de leur ancienne vie. Entre eux, naît une évidence et d'elle découle une histoire d'amour magnifique qui réveille Paddon, lui révèle le monde, la vie, l'amour... et la réalité des Indiens, la domination des Blancs et ses conséquences funestes. 

    "Elle attrape ton regard et tu attrapes le sien, vos regards se fondent l'un dans l'autre et tu t'arrêtes net. Jamais, Paddon, tu ne te serais attendu à une telle chose. Tu l'aimes, voilà tout. 
    Vous n'êtes pas des étrangers l'un pour l'autre, non, vous vous reconnaissez sur-le-champ, la seule chose étrange c'est que n'aies jamais vu cette femme auparavant alors qu'elle a toujours existé en toi. [...] Debout côte à côté comme si vous étiez nés ainsi, [...] et il est clair que tu vas passer le reste de la matinée et puis le reste de ta vie à découvrir l'univers de cette femme."

    Un roman-fleuve magnifique, lyrique, à la fois poétique et dur. Une ode à l'amour, à la poursuite des rêves et au respect de l'autre. À lire ! 

     


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